Le maintien de la paix implique la prévention de l’éclatement, de l’escalade, de la poursuite et de la réapparition des conflits. Les efforts de consolidation de la paix doivent se concentrer sur la mise en place d’institutions nationales fortes.

Une telle tâche pose des problèmes de gouvernance et de développement. Par ailleurs, une société civile engagée est aussi importante que les institutions gouvernementales formelles.

Operational Outputs

Aperçu

Le maintien de la paix implique la prévention de l’éclatement, de l’escalade, de la poursuite ...

Soutien à la participation des jeunes

Les structures politiques officielles, y compris les processus de paix, sous-représentent souvent les points de ...

Soutenir et entrer en relation avec la société civile

La société civile joue un rôle clé dans la consolidation et le maintien de la ...

Soutien au retour et à la réintégration des réfugiés et des déplacés internes

Le retour et la réintégration en toute sécurité des réfugiés et des déplacés internes est ...

Transition du relèvement vers le développement

Une fois que le besoin d’aide d’urgence s’est estompé et que le relèvement rapide est ...

Soutien aux médias indépendants

Des flux d’informations libres et responsables soutiennent les efforts de construction et de maintien de ...

Les dirigeants nationaux et régionaux ne peuvent à eux seuls appliquer des réformes de consolidation de la paix. Les efforts de consolidation de la paix devront se faire avec eux.

Une mission doit envisager la sortie de la mission et la transition dès le début d’une opération de paix. Les efforts visant à maintenir la paix doivent se concentrer sur la marginalisation et les problèmes non résolus.

Cela nécessite une approche différente de l’analyse de la paix et des conflits. Elle doit permettre une appropriation par tous. Elle doit également identifier les facteurs de paix et de conflit auxquels l’État et la société doivent s’attaquer.

L’équipe de direction de la mission doit continuellement mettre à jour ses analyses de paix et de conflit afin de se tenir au courant des menaces et des risques.

Les opérations de paix sont rarement à la tête des efforts de consolidation de la paix. La mission doit permettre à d’autres acteurs de prendre la tête des opérations lorsqu’ils disposent d’un mandat ou d’un avantage.

Le RSSG et le DSRSG-RC/HC doivent s’appuyer sur leur leadership pour créer un consensus politique à grande échelle. Ils doivent assurer la coordination entre les entités des Nations Unies, mobiliser et maintenir le financement des donateurs.

La consolidation de la paix et le rôle des opérations de paix

Les activités visant à maintenir la paix se poursuivent longtemps après qu’une opération de paix des Nations Unies a quitté un pays. Cela signifie que le gouvernement hôte doit soutenir les besoins post-conflit du pays. Il doit également veiller à investir efficacement dans le maintien de la paix et le développement.

Une mission doit planifier sa transition dès le départ. Le maintien de la paix nécessite un engagement beaucoup plus large. Cela va au-delà du gouvernement hôte. Il s’agit de favoriser l’inclusion et le dialogue dans l’ensemble de la société avec différents individus et groupes. Il s’agit de groupes de femmes et de jeunes, la société civile et les médias par exemple.

L’équipe de direction de la mission devra envisager des efforts simultanés pour maintenir la paix. Il s’agit de « prévenir le déclenchement, l’escalade, la poursuite et la réapparition des conflits » .

La tâche d’une mission consiste à répondre à des menaces particulières pour la paix et la sécurité dans un pays. Mais elle peut également être confrontée à des risques liés à d’autres menaces régionales et mondiales. Le terrorisme, le crime transnational organisé, le trafic de drogue et l’extrémisme violent ne connaissent pas de frontières.

La marginalisation, l’exclusion et les griefs non résolus constituent des menaces à long terme pour la paix et la sécurité internationales.

Les pays qui sortent d’un conflit ont souvent connu des ruptures socio-économiques importantes. L’intervention post-conflit vise à réparer ces ruptures et à oser les jalons d’une paix durable.  L’objectif est d’inculquer ou de restaurer la confiance des citoyens envers les dirigeants et les institutions de l’État.

L’aide d’urgence et le redressement rapide sont les priorités immédiates. Cela permet d’ouvrir la voie à un développement plus durable. Le développement durable est cependant un élément clé. Il permet aux autorités et aux agences locales de s’approprier le processus. Cela nécessite un investissement et un engagement lors du premier déploiement d’une opération de paix des Nations Unies.

Il convient de répéter que les opérations de paix ne sont à la tête d’aucun de ces efforts. Le SNU dirigera de nombreux efforts de consolidation de la paix.

La présence d’une opération de paix devrait néanmoins contribuer à créer un environnement favorable. L’amélioration des infrastructures et les réformes sociales et économiques peuvent conduire à de meilleures opportunités d’emploi. Elles contribuent également à créer les conditions nécessaires à toute une série d’activités de consolidation de la paix.

Une opération de paix peut également apporter un soutien aux agences humanitaires et de développement des Nations Unies. La fourniture de outils sécuritaires et logistiques en est un excellent exemple.

Une opération de maintien de la paix multidimensionnelle doit également soutenir le cadre de la doctrine Capstone. Cela permet à tous les acteurs des Nations Unies et à d’autres acteurs de travailler de manière cohérente et coordonnée.

Conditions préalables au succès

  • Un environnement sûr et sécurisé dans lequel la population locale peut vivre.
  • Les acteurs de l’aide humanitaire ou du développement peuvent travailler sans être menacés par la violence physique ou les restes explosifs de guerre.
  • Liberté de mouvement pour les agences des Nations Unies, les populations locales et les marchandises.
  • Liberté d’information et d’expression grâce à une presse libre et à une société civile engagée.
  • La communauté des donateurs reste engagée, désireuse et capable de fournir des ressources adéquates.
  • Les autorités et les institutions nationales sont prêtes à s’approprier les efforts de redressement.
  • Les autorités nationales et la communauté internationale identifient et conviennent des priorités de développement.

Critères de référence

  • L’aide d’urgence est fournie conformément aux principes humanitaires et soutenue par le gouvernement hôte.
  • Les services de base fournis par les agences gouvernementales répondent aux besoins spécifiques des femmes et des jeunes.
  • Le retour et la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées sont volontaires, sûrs et dignes.
  • L’impact immédiat des mines, des restes explosifs de guerre et des armes légères et de petit calibre est pris en compte.
  • Les efforts de consolidation de la paix tiennent compte des questions liées au genre, à l’ethnie et à d’autres aspects.
  • Les femmes, les jeunes et les minorités jouent un rôle actif dans la mise en œuvre des politiques et des programmes.
  • Un cadre juridique solide fondé sur l’État de droit fait respecter les droits humains.
  • Les acteurs internationaux et la population locale ont confiance dans les institutions sociales, politiques et économiques.
  • Des médias indépendants sont engagés, grâce à la liberté de la presse et la protection des journalistes.
  • Les jeunes sont engagés et inclus dans des programmes éducatifs, d’emploi, politiques et civiques.
  • Le désarmement et la démobilisation des combattants sont achevés et la réintégration a commencé.

Les structures politiques officielles, y compris les processus de paix, sous-représentent souvent les points de vue des jeunes. Cela risque d’attiser les griefs et de faire des jeunes un groupe démographique accessible pour les groupes armés. Cela ne tient pas compte non plus de la nécessité d’écouter les jeunes, de les valoriser et de leur offrir des opportunités.

L’agenda Jeunesse, paix et sécurité

Les missions peuvent contribuer à favoriser le dialogue entre les autorités hôtes et la société civile au sujet de la jeunesse. La résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations Unies prévoit l’engagement des jeunes dans le maintien de la paix et de la sécurité.

Dans les pays touchés par un conflit, les jeunes constituent une frange importante mais hétérogène de la population. Les jeunes jouent divers rôles dans les conflits et la consolidation de la paix. Ils peuvent être des artisans de la paix et des leaders communautaires. Les groupes de jeunes sont souvent une source de résilience dans toute communauté.

Mais les jeunes représentent également une grande partie des victimes des conflits, notamment en tant que réfugiés et personnes déplacées internes. Le conflit peut perturber leur éducation et leurs activités économiques, et augmenter ainsi leur vulnérabilité. En négligeant les droits des jeunes, on risque d’en faire un groupe démographique accessible pour les groupes armés.

Les récits concernant les jeunes dans les conflits ont tendance à être stéréotypés. Les normes de genre renforcent ce point de vue : les jeunes femmes et les filles sont des victimes ; les jeunes hommes et les garçons sont des combattants. Leur rôle, leurs points de vue et leurs contributions au processus de paix sont peu reconnus.

La compréhension qu’ont les jeunes des réalités locales est une source d’informations précieuses pour une mission. Ils sont utiles lors d’une phase de prise de conscience de la situation ou d’un processus d’analyse des conflits. De même, les jeunes constituent souvent la majorité de l’électorat. Cela signifie que le gouvernement hôte bénéficie d’incitations démographiques pour valoriser son engagement.

Principales activités opérationnelles

Les principales activités opérationnelles à l’appui de ce résultat sont les suivantes :

  • Garantir la participation des jeunes aux processus d’analyse de la paix et des conflits.
  • Intégrer le point de vue des jeunes dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes.
  • Mettre en place des mécanismes permettant une participation significative des jeunes aux forums politiques nationaux.
  • Coordonner l’engagement auprès des jeunes, en réunissant la mission, l’équipe de pays des Nations Unies et la société civile.
  • Renforcer les capacités institutionnelles en nommant un conseiller de la mission pour la jeunesse et des points focaux pour la jeunesse.
  • Organiser des formations et des séances d’information pour les hauts responsables de la mission et de l’équipe de pays des Nations Unies, ainsi que pour d’autres membres du personnel.

Les opérations de paix disposent de plusieurs mécanismes différents pour s’engager auprès des jeunes. Par exemple, une mission peut mobiliser des fonds pour des agences de jeunesse et des activités de leadership.

Diverses sections de la mission peuvent favoriser le dialogue avec les autorités hôtes et la société civile. Il s’agit par exemple des affaires civiles, des affaires politiques, de la communication stratégique et de la police de proximité. Les composantes militaires et policières doivent toutefois faire preuve de prudence lorsqu’elles s’engagent auprès des jeunes.

Le gouvernement hôte, l’équipe de pays des Nations Unies et les ONG sont susceptibles de mener des programmes pour la jeunesse. Le PBSO, le PNUD, le Fonds des Nations Unies pour la population et l’UNESCO peuvent également jouer un rôle. La mission peut également contribuer à soutenir et à relancer l’engagement des jeunes dans les situations d’après-conflit. Les sections concernées comprennent les affaires civiles, les droits humains, la police de proximité et la communication stratégique.

La mission peut soutenir les activités des entités externes et les intégrer dans sa planification. Mais malgré l’importance de la participation des jeunes, les missions la planifient ou la budgétisent rarement.  Les activités visant à soutenir l’engagement des jeunes sont donc susceptibles de nécessiter un soutien supplémentaire de la part des donateurs. L’opération de paix n’en est pas toujours responsable, mais l’équipe de direction de la mission peut jouer un rôle. Elle peut s’engager avec des partenaires pour soutenir des initiatives dans le cadre de son mandat.

Critères de référence

Court terme

  • Recensement des besoins des jeunes par la mission, les homologues de l’équipe de pays des Nations Unies et les jeunes.
  • Identification des acteurs clés pour favoriser l’engagement des jeunes dans les activités de consolidation de la paix.
  • Programmes de DDR élaborés pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes.

Moyen terme

  • L’agenda JPS est inclus dans les mandats, les budgets et les rapports des missions au Conseil de sécurité des Nations Unies.
  • Feuille de route de l’agenda JPS élaborée pour la coordination entre la mission, l’équipe de pays des Nations Unies et d’autres acteurs.
  • Capacité institutionnelle assurée par un conseiller jeunesse de la mission et un système de points focaux pour la jeunesse.
  • Mécanismes de consultation entre la mission, l’équipe de pays des Nations Unies et les jeunes.
  • Des groupes de jeunes collaborent et s’associent à la mission pour l’analyse de la paix et des conflits.
  • La communauté des donateurs se met d’accord pour éviter les chevauchements de priorités et d’actions.

Long terme

  • Les politiques et les réponses nationales et internationales s’intègrent dans des cadres de développement qui incluent les jeunes.
  • Un éventail diversifié d’acteurs de la jeunesse apporte une contribution significative au processus politique.

Défis et risques

  • Des hypothèses non fondées stéréotypent les jeunes en tant que victimes ou auteurs de violences.
  • Les programmes sont destinés aux jeunes, mais pas conçus avec eux en les considérant comme des partenaires.
  • Les élites politiques valorisent leurs propres expériences au détriment des droits, des connaissances et des avis des jeunes.
  • Les conflits limitent l’accès des jeunes à l’éducation, limitant également de facto leur engagement.
  • Aucun effort n’est fait pour s’engager auprès d’un éventail diversifié de jeunes et pour solliciter leur contribution.
  • Les jeunes sont exclus de l’emploi et des processus politiques formels.
  • Les institutions profitent de la jeunesse pour atteindre des objectifs politiques.

Éléments à prendre en considération

Les processus et mécanismes politiques formels excluent souvent les jeunes. Les jeunes, quant à eux, peuvent choisir de mettre en place leurs propres initiatives d’engagement civique. Les organisations de jeunes sont souvent une source de résilience pour les communautés. L’équipe de direction de la mission devra déterminer comment s’engager auprès de ces organisations et s’y retrouver. (Cette tâche incombe également au gouvernement hôte). Envisager un partenariat avec ces initiatives avant de créer de nouveaux projets et programmes.

Il existe des similitudes entre l’agenda JPS et l’agenda FPS. Mais ils requièrent des approches différentes. Ils abordent également des structures de pouvoir et des formes d’exclusion différentes. Il ne suffira pas de « calquer » ces approches. En outre, jeunesse n’est pas synonyme « jeunes hommes » , pas plus que le « genre » ne s’applique qu’aux femmes. La JPS recoupe plusieurs autres agendas, notamment l’Agenda 2030 pour le développement durable. Elle est également liée aux efforts de lutte contre l’extrémisme violent et aux efforts de DDR. L’équipe de direction de la mission doit comprendre comment ces agendas sont liés les uns aux autres lorsqu’ils sont mis en œuvre. Elle peut ainsi bénéficier de synergies plutôt que de compromis dans leur mise en œuvre.

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La société civile joue un rôle clé dans la consolidation et le maintien de la paix. Les opérations de paix peuvent tirer parti de l’aide de la société civile dans la mise en œuvre du mandat d’une mission. L’engagement de la société civile peut notamment contribuer à :

  • prévenir et atténuer les conflits au niveau local ;
  • alerter rapidement sur les violations des droits humains et les abus ;
  • élaborer des stratégies de protection ;
  • faciliter les consultations locales ; et
  • favoriser une plus grande inclusion (en particulier des femmes et des jeunes).

Un tel engagement peut également renforcer la légitimité perçue de la mission.

Mais la société civile n’est pas une entité monolithique. Il s’agit d’un espace politique volontaire pour une action collective pacifique organisée. Elle implique une série d’acteurs « motivés par des intérêts, des valeurs ou des objectifs communs pour faire avancer des idées et des objectifs communs » .

La société civile comprend une diversité d’espaces, d’acteurs et de formes institutionnelles. Chacun d’entre eux varie dans ses degrés de formalité, d’autonomie et de pouvoir. Elle peut comprendre :

  • des individus
  • des défenseurs des droits humains
  • des journalistes et des médias indépendants
  • des dirigeants communautaires
  • des syndicats
  • des groupes de femmes
  • des groupes de jeunes
  • des organisations religieuses
  • des groupes de pression
  • des mouvements sociaux
  • des communautés de médias sociaux.

Les opérations de paix ont souvent un mandat politique fort pour travailler avec la société civile dans le contexte de la réconciliation, en abordant les conflits locaux, en promouvant la participation des femmes et l’égalité des sexes, en encourageant l’inclusion et en réintégrant les anciens combattants.

Les activités de la mission avec la société civile doivent également tenir compte de la composante genre. Elles doivent également aborder les risques pour la sécurité des différents groupes. Cela pourrait impliquer la création d’un espace de consultation avec l’équipe de pays des Nations Unies et la société civile. Les comités consultatifs de la société civile constituent un modèle possible à cet égard.

Bien que les OSC jouent un rôle important dans le façonnement et la transformation des sociétés, elles ne soutiennent pas toujours les mêmes objectifs que les Nations Unies, en particulier lorsqu’il s’agit d’un processus de paix.

La mission doit être consciente de la nature des OSC dans son contexte spécifique et s’assurer que « les besoins de tous les segments de la société sont pris en compte » . Pour ce faire, elle doit comprendre dans quelle mesure les différents éléments contribuent à la construction de la paix. Elle devra donc identifier et cartographier régulièrement les acteurs de la société civile. Ces analyses des parties prenantes doivent éclairer les processus de planification et refléter une théorie du changement.

Si une mission ne consulte que les élites, elle s’aliène d’autres parties de la population. Cette posture pourrait exacerber les tensions et les conflits. L’équipe de direction de la mission doit veiller à ce que la mission adopte une approche holistique de l’engagement de la société civile et la considère comme un processus à long terme. S’il s’agit d’un engagement ponctuel, la société civile ne considérera pas la mission comme un partenaire fiable.

Principales activités opérationnelles

Les principales activités opérationnelles à l’appui de ce résultat sont les suivantes :

  • Réaliser une cartographie des acteurs et une évaluation des besoins des organisations nationales et locales de la société civile ; relier les acteurs aux objectifs, identifier leurs intérêts et leur influence, ainsi que les relations entre les acteurs clés, l’État hôte et les parties au conflit.
  • Mettre en place des mécanismes permettant à la mission et à l’équipe de pays des Nations Unies de s’engager auprès de la société civile de manière structurée et systématique, en prévoyant des mécanismes de consultation spécifiques pour les femmes et les jeunes.
  • Intégrer les résultats des analyses de paix et de conflit et des analyses des parties prenantes dans les documents de planification pertinents de la mission.
  • Partager les bonnes pratiques avec les groupes de la société civile, produire des outils pratiques et favoriser un environnement propice à une société civile solide.
  • Coordonner le soutien de la communauté des donateurs.

Collaborer avec la société civile est également un effort de l’ensemble de la mission. Au sein de la mission, la section des affaires civiles jouera un rôle central dans l’engagement et l’établissement de partenariats avec la société civile. Cela reflète l’accent mis sur le suivi, la facilitation, l’instauration de la confiance, la gestion des conflits et la réconciliation au niveau local. Elle jouera également un rôle clé dans l’amplification des voix locales et la création de partenariats avec la société civile, ainsi que dans le renforcement de la confiance, la gestion des conflits et la réconciliation.

La section des droits humains aura pour mission de veiller à ce que la société civile ne soit pas menacée ou que ses droits ne soient pas violés.) En ce qui concerne les questions de sécurité, il sera important d’impliquer la FC et le commissaire de police dans les discussions.

D’autres acteurs des Nations Unies (par exemple le PNUD et le HCDH) jouent également un rôle important dans le soutien à la société civile.

Critères de référence

Court terme

  • Exercice de cartographie et d’évaluation des besoins des OSC entrepris par la mission et les homologues de l’équipe de pays des Nations Unies.
  • Identification des acteurs clés pour établir une collaboration.
  • Les communautés locales, la société civile et les diasporas sont informées et consultées sur les objectifs et le mandat de la mission.

Moyen terme

  • Mise en place de mécanismes structurés et systématiques de consultation entre la mission, l’équipe de pays des Nations Unies et les organisations de la société civile.
  • La société civile participe à l’élaboration de solutions durables pour la paix et la réconciliation.
  • Accord conclu au sein de la communauté des donateurs pour éviter le chevauchement des priorités et des actions.
  • Les partenaires bilatéraux et multilatéraux appliquent les meilleures pratiques.

Long terme

  • Établissement d’un climat de coopération entre la société civile et le gouvernement.
  • Les politiques et les réponses nationales et internationales sont intégrées dans des cadres qui incluent les OSC.
  • Les institutions de la société civile peuvent se mobiliser sans crainte d’interférence ou de pression de la part du gouvernement.
  • Les acteurs de la société civile contribuent de manière significative au processus politique.

Défis et risques

  • Le renforcement ou la reconstruction de la société civile est un processus à long terme. Les opérations de paix ne peuvent, au mieux, qu’apporter un soutien initial. Il donc est important de faire preuve d’humilité, respecter les connaissances locales et d’éviter l’orgueil démesuré.
  • Une société polarisée empêche l’émergence de structures viables de la société civile.
  • Les attentes de la société civile concernant la mise en œuvre du mandat peuvent être irréalistes.
  • Les OSC peuvent attendre un soutien sous forme de ressources financières.
  • Le gouvernement hôte peut considérer la société civile comme une menace pour son autorité.

Éléments à prendre en considération

Il n’est pas possible pour une opération de paix de s’engager avec toutes les composantes de la société civile. En réalité, elle s’engage souvent avec les élites locales basées dans la capitale. Ces élites peuvent se considérer comme représentatives d’un groupe plus large, d’un groupe démographique ou d’un ensemble d’intérêts. Cela peut entraîner des frictions, des tensions, voire des conflits. La mission doit s’engager auprès de la société civile de manière transparente, mais sur une base élargie. L’engagement au niveau des bureaux locaux sera essentiel pour y parvenir.

La société civile représente un large éventail de points de vue et d’intérêts. Elle n’est pas toujours neutre et peut être divisée par le conflit, différents groupes soutenant différentes parties au conflit. L’équipe de direction de la mission doit s’assurer que la mission ne donne pas l’impression de soutenir l’une ou l’autre partie. L’engagement avec la société civile peut également exacerber les tensions avec le gouvernement hôte. Les plateformes de médias sociaux ont fourni de nouvelles méthodes de communication pour les parties prenantes, mais de nombreux pays ont également été témoins d’une augmentation des tentatives des gouvernements de contrôler les groupes de la société civile, qui sont en concurrence pour les ressources et la légitimité. L’un des principaux défis de la gestion de la mission consistera à identifier correctement les différents acteurs susceptibles de promouvoir et de renforcer la paix, et à gérer les relations avec le gouvernement hôte en cas de divergences. Un engagement élargi de la société civile est essentiel.

Dans une vision à long terme du soutien à la société civile, les organisations les plus solides devraient être exemptes de tout soutien international afin de préserver leur crédibilité au niveau local.

Le retour et la réintégration en toute sécurité des réfugiés et des déplacés internes est un processus sensible et potentiellement instable. Il commence par l’identification et l’enregistrement des personnes affectées et se termine par leur éventuel retour volontaire et leur réintégration ultérieure. Ce processus met l’accent sur la sécurité et la dignité.

Les agences spécialisées des Nations Unies (HCR et OIM) gèrent et dirigent le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Le PAM et l’UNICEF, ainsi que des ONG internationales et locales, les soutiennent dans cette tâche. La mission peut jouer un rôle de soutien important avant, pendant et après le retour et joue un rôle central dans la mise en place de conditions de sécurité.

La mission peut utiliser des moyens de maintien de la paix pour soutenir les réfugiés et les déplacés internes qui retournent chez eux. Le DSRSG-RC/HC doit coordonner ses efforts de concert avec la FC pour les questions militaires.

Des problèmes politiques et de sécurité (par exemple, des conflits de propriété) peuvent subsister même après ce retour. D’autres peuvent s’être réinstallés dans des communautés abandonnées par leurs habitants d’origine. Cela peut conduire à des tensions et à la reprise du conflit.

Le statut des personnes rapatriées qui sont d’anciens combattants peut être complexe. Ils peuvent avoir besoin de conseils supplémentaires pour surmonter les difficultés juridiques et politiques.

Déplacés internes demandant la protection des Nations Unies

Dans des situations extrêmes, les missions peuvent gérer les personnes déplacées cherchant à se protéger de la violence physique. Cela peut se produire dans ce que l’on appelle les « sites de protection de civils » sur ou à côté des bases des Nations Unies, dans le cadre de leur mandat de protection des civils.

Cela nécessite l’engagement direct et intégré de la mission de maintien de la paix et de l’équipe de direction de la mission. Ils doivent gérer les installations et assurer la sécurité, en coordination avec les acteurs humanitaires. Des questions similaires se posent pour le retour et la réintégration des réfugiés sur ces sites.

Assurer la sécurité des camps de protection peut mobiliser les maigres ressources de la mission. Dans la mesure du possible, la mission doit soutenir les services de sécurité locaux (c’est-à-dire la police). Il s’agira souvent de fournir des ressources à la composante police.

Les sections civiles (par exemple, les affaires politiques, les droits humains) remplissent plusieurs fonctions connexes. Par exemple, elles veillent à ce que les retours soient volontaires et traitent les litiges potentiels. Cela nécessite une coordination étroite au sein de la mission et de l’équipe de pays des Nations Unies, ainsi que des ressources adéquates.

Principales activités opérationnelles

Les principales activités opérationnelles de la mission à l’appui de ce résultat sont les suivantes :

  • Surveiller les passages frontaliers et sécuriser les couloirs de retour. Fournir une protection physique (notamment des abris temporaires).
  • Coordonner et effectuer le déminage des itinéraires et des zones de réinstallation.
  • Garantir un environnement sûr et sécurisé autour des camps de déplacés internes.
  • En soutien au gouvernement d’accueil, assurer un environnement sûr et sécurisé dans les lieux d’origine.
  • Fournir un soutien logistique aux agences humanitaires.
  • Surveiller, enregistrer et signaler les violations des droits humains.
  • Mener des activités dans le domaine des affaires civiles pour résoudre les tensions entre les rapatriés et les communautés d’accueil.

Critères de référence

Court terme

  • Les camps de réfugiés et de déplacés internes sont sûrs et sécurisés et la sécurité des femmes est prise en compte.
  • Les réfugiés et les déplacés internes sont identifiés et enregistrés et acceptent un retour volontaire.
  • Les passages frontaliers et les couloirs de retour sont sécurisés et exempts de mines et d’autres menaces.

Moyen terme

  • Les lieux d’origine sont sûrs et sécurisés, et la sécurité des femmes est prise en compte.
  • Les retours se déroulent de manière ordonnée et sûre.
  • L’hébergement et les services de base sont disponibles au moment du retour.

Long terme

  • Les personnes rapatriées sont réintégrées et la population d’accueil joue un rôle de soutien.
  • Les conflits de propriété sont gérés par des mécanismes bien établis et impartiaux.
  • Les politiques et les réponses nationales et internationales sont mieux intégrées dans les cadres de développement à long terme.

Défis et risques

  • Les données sur les personnes déplacées sont insuffisantes ou inexactes, voire truquées.
  • Les camps de réfugiés se militarisent et les frontières deviennent des zones à risque, en particulier pour les femmes.
  • Les gouvernements hôtes ont intérêt à maintenir les camps pour attirer l’attention de la communauté internationale.
  • Les retours involontaires suscitent la peur, les tensions et l’instabilité.
  • Les conditions de sécurité le long des couloirs de retour restent fragiles.
  • Parmi les rapatriés figurent d’anciens combattants qui cherchent à relancer les hostilités.
  • Le ressentiment entre les rapatriés et les communautés d’accueil crée de l’instabilité et ravive les conflits.
  • Le statut des réfugiés et des personnes déplacées s’institutionnalise et dépend de l’aide à long terme.
  • Après des périodes prolongées dans les camps, les personnes déplacées hésitent à retourner dans leur région d’origine.
  • Manque de coordination entre l’opération de maintien de la paix et les agences humanitaires.

Éléments à prendre en considération

Les réfugiés, les déplacés internes et leurs camps peuvent devenir des pions politiques. Cela risque d’exacerber les tensions. La sécurité des réfugiés, des personnes déplacées et de leur environnement est une préoccupation de l’équipe de direction de la mission. Elle doit trouver un équilibre entre ses responsabilités et l’appropriation nationale. La sécurité des camps relève du HCR, du gouvernement hôte et des structures internes des camps. Toutefois, l’équipe de direction de la mission peut jouer un rôle politique en facilitant l’engagement du gouvernement hôte dans ce domaine. Elle a également la responsabilité, en soutien au gouvernement hôte, de garantie la sécurité dans les camps. La quantité de ressources de la mission à engager dans ce processus dépendra de l’appréciation de l’équipe de direction de la mission.

De nombreux facteurs permettent de mesurer les progrès et le succès d’une opération de maintien de la paix. L’existence et la réduction du nombre de réfugiés et de personnes déplacées à charge en sont un exemple. Bien que le HCR soit responsable de cette question, il peut y avoir des tensions Les motivations politiques de la mission souhaiteront libérer les ressources engagées. Mais cela peut ne pas répondre aux critères humanitaires du HCR. Cela nécessitera une coordination étroite des activités et des messages au sein du système des Nations Unies.

LA MINUL : UNE SORTIE ACCÉLÉRÉE, MAIS PRUDENTE ET RESPONSABLE

Lorsque je suis arrivé au Liberia en juillet 2015, le pays était déjà assez avancé sur la voie de la consolidation de la paix. La réalisation de l’objectif stratégique tant attendu des Nations Unies au Liberia, atteindre un état de sécurité stable avec des institutions nationales capables de maintenir la sécurité indépendamment d’une mission de maintien de la paix, semblait plus proche que jamais. Le gouvernement démocratiquement élu était en place depuis près de 10 ans et le processus de renforcement des institutions dans le secteur de l’État de droit et de la sécurité était à un stade avancé. Pourtant, la fragilité était palpable.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies envisageait la réduction et le retrait de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) depuis 2007. Lors de mes réunions bilatérales de préparation au déploiement avec les principaux membres du Conseil de sécurité, la plupart d’entre eux m’ont clairement fait comprendre que la fermeture de la mission avant les élections générales d’octobre 2017 était une priorité et que la préparation de cette éventualité constituait l’essentiel de mon mandat. Ils ont exprimé leur frustration face à un « gâchis de mission » , à la fois en termes de durée et d’étendue du mandat, conduisant à un « syndrome de dépendance aiguë et chronique » .

Cependant, le narratif général au Liberia, que ce soit au sein du gouvernement ou de la société civile, dans les villes ou les campagnes, au sein de la mission et d’autres entités des Nations Unies, ou dans les représentations diplomatiques voisines, sous-régionales et régionales, allait dans la direction opposée. Ils ont fait valoir que si des progrès significatifs avaient été accomplis dans le domaine de la sécurité, l’état de stabilité restait vulnérable et la population s’inquiétait profondément d’une rechute dangereuse, que le gouvernement pourrait ne pas être en mesure de gérer en l’absence de soldats de la paix.

Ils ont souligné que la campagne électorale, qui s’accompagne toujours d’un niveau élevé de tension politique, pouvait déboucher sur une violence généralisée. Ils ont donc soutenu que la mission devait rester en place jusqu’à ce que le Liberia soit prêt à voler de ses propres ailes.

Il était évident que la MINUL devait rapidement et pleinement se concentrer sur la préparation du pays, sur le plan psychologique et opérationnel, à un avenir post-MINUL. L’achèvement accéléré du mandat de la MINUL devait être mis en œuvre parallèlement à la poursuite du retrait de la mission, à mesure que nous nous rapprochions de sa clôture. Nos actions comprenaient un dialogue et un engagement approfondis avec le gouvernement, les partis politiques et les dirigeants de la société civile, ainsi qu’une campagne de sensibilisation massive avec (et par) les médias et le grand public, en vue d’inculquer la confiance en soi et la fierté nationale d’assumer l’entière responsabilité de son avenir.

Entre-temps, nous avons accéléré le transfert des restes de responsabilité en matière de surveillance des droits humains, d’État de droit, de réconciliation nationale et de réforme du secteur de la sécurité aux institutions gouvernementales, à la société civile et à l’équipe de pays des Nations Unies. Étant donné l’importance cruciale de veiller à ce que le transfert du pouvoir de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf à un nouveau président se fasse par le biais d’élections libres, équitables et pacifiques, la mission a soutenu avec succès l’appel conjoint de la présidente et de son homologue ivoirien, ainsi que de nombreuses voix régionales et sous-régionales, pour que le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la mission jusqu’à la fin des élections et l’investiture du nouveau président.

En outre, la mission a renforcé son engagement avec les trois branches du gouvernement afin d’accélérer la mise en œuvre complète du programme de transition et la préparation d’un plan de consolidation de la paix.

Farid Zarif, RSSG MINUL, 2015-18

Une fois que le besoin d’aide d’urgence s’est estompé et que le relèvement rapide est lancé, l’accent doit être mis sur une transition en douceur vers des activités de développement à plus long terme. Les opérations de paix doivent également soutenir les activités essentielles contribuant à la consolidation de la paix. Il s’agit notamment du rétablissement des services de base et de la revitalisation de l’économie.

La transition vers le développement implique un transfert progressif des responsabilités aux autorités nationales. Une transition réussie du redressement au développement sera un facteur déterminant dans la stratégie de retrait et de sortie d’une mission.

La planification de la transition doit commencer dès le début de la phase de maintien et de consolidation de la paix. Elle devrait dans l’idéal définir les rôles et les responsabilités de tous les acteurs des Nations Unies sur le terrain. Des critères de référence clairs faciliteront la planification de la stratégie de sortie de l’opération. Ces critères doivent être définis de concert avec les autorités nationales, les gouvernements donateurs et la société civile. Les repères doivent être basés sur le développement des capacités locales plutôt que sur les progrès internes de la mission. Les cadres de planification et d’analyse tels que l’UNSDCF, l’ISF et l’analyse commune par pays sont des outils importants.

Seuls les acteurs nationaux sont en mesure de répondre aux besoins et aux objectifs de leur pays à long terme. Par conséquent, les autorités nationales auront également besoin d’aide pour rassembler toutes les branches gouvernementales concernées afin de mettre en œuvre une approche holistique.

Une multitude de partenaires des Nations Unies et de partenaires extérieurs contribuent à l’aide d’urgence, au relèvement rapide et au développement. L’implication de la mission dans tous ces efforts nécessite une coordination étroite avec les acteurs concernés. Bien que l’ensemble de l’équipe de direction de la mission joue un rôle, celui du DSRSG-RC/HC est particulièrement important. Une coopération et une coordination minutieuses avec le siège des Nations Unies, y compris le PBSO, seront également cruciales pour déterminer les éventuels accords de suivi de la mission de maintien de la paix.

Le financement des efforts de redressement et de développement est rarement contrôlé par la mission. Les contributions volontaires financent de nombreuses activités de relèvement et de développement. L’équipe de direction de la mission, en particulier le RSSG et le DSRSG-RC/HC, jouera un rôle important dans la coordination des efforts des Nations Unies. Elle peut également mobiliser le soutien et l’engagement des donateurs afin d’éviter un « gouffre financier » . Les acteurs clés sont la Banque mondiale, le FMI, l’UE et les institutions financières régionales.

Planning and Coordinating the Transition of MONUSCO

Principales activités opérationnelles

  • Achever le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.
  • Garantir la capacité des forces armées nationales, de la police et des autres organismes chargés de faire respecter la loi à assurer la sécurité et à maintenir l’ordre public.
  • Contrôler le rétablissement de l’autorité de l’État et la reprise des services de base.
  • Superviser la consolidation des institutions politiques légitimes et des processus démocratiques.
  • En collaboration avec l’équipe de pays des Nations Unies, évaluer les critères d’une transition réussie et parvenir à un consensus à ce sujet.
  • Élaborer des plans de transition dans tous les domaines pertinents en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies.

Critères de référence

Court terme

  • Stabilisation de la situation sécuritaire.
  • Le gouvernement hôte est généralement considéré comme légitime et bénéficie du soutien de la population.
  • Le désarmement et la démobilisation sont achevés et l’accent est mis sur la réintégration des anciens combattants.
  • La participation du public au développement est visible.
  • Les attentes du public en matière de développement sont gérées.

Moyen terme

  • L’État a le monopole de l’usage légitime de la force.
  • Diminution des violations des droits humains.
  • Les demandes et les besoins des victimes du conflit ont été largement satisfaits.
  • Des efforts de réconciliation et de justice transitionnelle sont en cours.
  • Mise en place d’institutions gouvernementales légitimes.
  • Des efforts de renforcement des capacités, y compris au niveau local, sont en cours.
  • Un plan de développement à long terme est mis en œuvre.

Long terme

  • Les conflits sont réglés pacifiquement dans le cadre d’institutions et de mécanismes politiques bien établis et opérationnels.
  • L’État de droit a été pleinement (ré)instauré.
  • La sécurité générale et le climat économique sont propices aux investissements étrangers et locaux.
  • Des structures financières et une politique monétaire sûres ont été mises en place et le taux d’inflation est maîtrisé.
  • Les particuliers et les entreprises ont accès aux prêts et/ou aux capitaux d’investissement.

Challenges and Lessons Learned from Planning the Transition of MONUSCO

 

Défis et risques

  • L’opération de paix se retire prématurément, sans apporter de réponses aux causes structurelles du conflit.
  • Les autorités nationales et les institutions locales n’ont pas la capacité de prendre le relais de la mission ou de l’équipe de pays des Nations Unies.
  • La lassitude des donateurs entraîne un désengagement et un sous-financement des programmes de redressement.
  • Les donateurs détournent leur attention vers d’autres crises internationales émergentes.
  • Les fonds manquent pour les activités de consolidation de la paix et de développement.
  • Il y a un manque de coordination entre les missions de maintien de la paix et les opérations/entités de suivi.

L’analyse et la prise en compte des besoins des femmes font défaut.

Critères de référence

La pression des ressources peut obliger à mettre fin prématurément à une mission de maintien de la paix ou à en réduire les effectifs. Le gouvernement hôte peut également exercer des pressions en faveur d’un retrait. D’une part, un retrait prématuré pourrait avoir des conséquences politique, sécuritaire et financier désastreuses. D’autre part, la présence prolongée d’une mission peut entraîner une dépendance excessive ou entraver le développement des capacités nationales. Le développement des capacités doit commencer le plus tôt possible. Il ne doit pas avoir lieu uniquement dans le cadre d’une stratégie internationale de retrait.

C’est au lendemain d’un conflit (environ deux ans après la fin du conflit) que l’attention internationale est la plus forte. Les transitions peuvent être le signe d’une consolidation de la paix réussie, mais ce sont aussi des périodes très sensibles. Les autorités nationales peuvent craindre que le départ de la mission ait des conséquences imprévues. Ce départ peut également coïncider avec une chute brutale du soutien politique et financier extérieur. Le chef de mission et l’équipe de direction de la mission devraient encourager les acteurs internationaux à poursuivre leur engagement après le retrait de la mission par les moyens suivants : (a) un soutien économique renforcé ; (b) un contrôle politique, peut-être par le biais de nouveaux mécanismes nationaux de la Commission de consolidation de la paix ; et/ou (c) des garanties de sécurité. Cela améliorera les perspectives d’une sortie responsable et réduira les coûts globaux.

See Also

Des flux d’informations libres et responsables soutiennent les efforts de construction et de maintien de la paix. Une presse libre peut permettre de diversifier les sources d’information accessibles aux citoyens. Cela leur permet de participer efficacement à la vie de la société. Des médias indépendants qui s’engagent auprès des citoyens peuvent soutenir bon nombre des objectifs que vise une opération de paix. Elle peut encourager le dialogue et favoriser l’expression du débat contradictoire. Ceux-ci peuvent contrer ou dissiper les efforts visant à perpétuer la désinformation ou les discours de haine.

Le journalisme d’investigation peut mettre en lumière l’impunité, les atrocités ou les injustices. Cela favorise le renforcement des institutions gouvernementales et de la responsabilité. Il contribue également à la mise en œuvre du mandat d’une opération de paix.

Mais dans le contexte de nombreuses opérations de paix, les médias peuvent également jouer un rôle négatif. Les organisations médiatiques peuvent diffuser des informations erronées et des discours de haine. Des lois restrictives peuvent cibler ou censurer certains journalistes. Un manque de pluralité dans les institutions médiatiques peut exacerber les tensions et les conflits.

Les efforts visant à établir des médias indépendants dépendent des autorités du pays d’accueil. Une condition préalable fondamentale est que ces autorités soutiennent la liberté d’expression. En outre, les médias indépendants dépendent de régulateurs et de bailleurs de fonds impartiaux.

Les opérations de paix n’ont pas un rôle prépondérant dans la mise en place de médias indépendants et ce n’est pas toujours une tâche qui leur est confiée. Mais elles peuvent jouer un rôle de facilitateur par le biais de bureaux politiques et du renforcement des capacités. C’est l’occasion de promouvoir les institutions judiciaires et juridiques, par exemple. Une mission peut aider à mettre en place une station de radio pour fournir des informations gratuites et indépendantes. La section de la communication stratégique et de l’information publique peut également contribuer à la formation des journalistes locaux.

Les membres de l’équipe de direction de la mission peuvent également servir de modèles pour les autorités hôtes. Par exemple, ils peuvent faire preuve d’ouverture en s’engageant auprès des médias. Dans ce cas, la critique des actions de la mission peut même constituer une opportunité.

Principales activités opérationnelles

  • Encourager et soutenir les professionnels des médias locaux, notamment par la formation de journalistes.
  • Soutenir la création de mécanismes d’autorégulation des médias (en créant par exemple une commission indépendante des médias).
  • Soutenir le développement d’institutions et/ou de lois visant soutenir la liberté de la presse.
  • Renforcer la capacité des institutions gouvernementales à dialoguer avec les médias.
  • Soutenir les programmes d’éducation civique qui favorisent la compréhension du rôle des médias.

Critères de référence

Court terme

  • Début du processus de mise en place d’un mécanisme de régulation indépendant pour les médias.
  • Les autorités du pays hôte ont entamé des discussions sur l’importance de l’indépendance des médias et sur les réformes judiciaires à envisager.
  • Mise en place d’une station de radio de la mission et/ou de programmes (dans les langues locales) afin de dialoguer avec la société civile et les journalistes locaux.

Moyen terme

  • Le cadre juridique garantit la liberté d’expression et l’accès à l’information.
  • Création de programmes de renforcement des capacités ou de formation pour professionnaliser les journalistes.

Long terme

  • Mécanismes d’autorégulation créés par les médias imprimés et électroniques.
  • Fonctionnement d’une commission indépendante de régulation des médias.
  • Le gouvernement s’engage auprès des médias pour communiquer avec la population.

Défis et risques

  • L’intimidation freine la société civile et les médias dans la poursuite de leur travail.
  • Les médias représentent une menace pour la mission s’ils ne s’engagent pas efficacement.
  • La méfiance globale à l’égard des organisations médiatiques se traduit par une faible confiance du public dans les organismes d’information.
  • D’autres acteurs profitent des nouvelles plateformes médiatiques pour diffuser de fausses informations ou de la désinformation sur le conflit ou contre la mission.

Éléments à prendre en considération

Dans certains pays, les médias traditionnels peuvent avoir une plus grande portée que les nouvelles plateformes. Ceci à cause d’un accès limité ou inégal à Internet. L’équipe de direction de la mission peut être amené à établir des priorités et à évaluer ses activités de soutien à des médias indépendants en fonction de la disponibilité et de l’accessibilité des différentes plateformes médiatiques dans le pays.