Dans une opération de paix des Nations unies, les composantes policières et militaires jouent un rôle clé dans la création d’un environnement sûr et stable jusqu’à ce que le gouvernement hôte soit en mesure de maintenir la sécurité par ses propres moyens.
La mission doit donner d’elle-même une image de force et de crédibilité pour empêcher les fauteurs de trouble de saper les processus de paix et collaborer avec le gouvernement pour réformer le secteur de la sécurité. Cela peut nécessiter le recours légitime à la force.
Operational Outputs
Aperçu
Dans une opération de paix des Nations unies, les composantes policières et militaires jouent un ...Séparation des factions belligérantes et confinement des conflits violents
Séparer les parties à un conflit permet à la force de maintien de la paix ...Protection des civils
Les civils sont souvent pris pour cible pendant les conflits armés. Les femmes, les enfants, ...Restauration et application de la liberté de mouvement
La libre circulation des personnes et des biens conduit à la normalisation de la vie ...Gestion des menaces émanant des fauteurs de trouble
Les menaces qui pèsent sur le processus de paix proviennent de nombreuses sources. Cet élément ...Restauration de l’ordre public
Le désordre public est déstabilisant. Il sape les efforts déployés pour renforcer les institutions de ...Mise en œuvre des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration
Gérer les combattants est une première étape cruciale vers la paix et la réconciliation. Le ...Définition
Dans un environnement sûr et stable, la population civile peut vaquer à ses activités quotidiennes dans une relative sécurité, à l’abri des hostilités et de la violence à grande échelle.
Dans un tel environnement, il existe un niveau raisonnable d’ordre public, l’État détient le monopole de l’usage légitime de la violence et la population jouit de la sécurité physique et de la liberté de mouvement.
En outre, les frontières du pays sont gérées de manière à atténuer les effets de la criminalité transnationale organisée et à protéger de l’invasion ou de l’infiltration.
Le recours à la force
Si l’EDM détermine que le recours à la force est nécessaire pour remplir les tâches qui lui incombent dans le cadre de son mandat, un tel recours à la force doit être relié aux résultats politiques souhaités.
La mission doit faire preuve d’une présence et d’un dispositif de force crédibles et flexibles qui ne cèdent pas à l’usage illégal de la force par des acteurs non étatiques.
Le recours à la force doit s’inscrire dans la stratégie politique de la mission, être légal, conforme aux règles d’engagement (Rules of Engagement, ROE) (militaires) ou à la directive sur le recours à la force (police), proportionné, absolument nécessaire, et permettre d’atteindre le résultat souhaité.
Des renseignements fiables sont essentiels au recours efficace, proportionné et judicieux à la force.
Conditions préalables au succès
Un accord constitue la base du processus de paix, dont la mise en œuvre conduit à un règlement durable du conflit.
Toutes les principales parties au conflit sont engagées dans le processus de paix.
Les partenaires internationaux/régionaux soutiennent le processus de paix.
Les PCT/P restent fidèles à leurs engagements, notamment en matière de formation, de préparation, d’équipement et de volonté d’agir avec fermeté en cas de besoin.
Les autorités nationales développent la capacité à traiter les questions de sécurité et de stabilité.
Critères de référence
MINUSCA : LIGNES ROUGES ET RECOURS A LA FORCE
Une question cruciale pour la direction d’une opération de paix des Nations unies est de savoir jusqu’où une mission peut aller dans le recours à la force, et quand il est juste de le faire. Si les motifs du recours à la force sont généralement assez bien définis dans le mandat (généralement en termes de nécessité de protéger les civils, probablement aussi de protéger la mission et les acteurs humanitaires, et de défendre le mandat) et reflétés dans le concept d’opérations militaire et les ROE, bien des choses dépendront de l’interprétation, par exemple, de ce qui constitue une menace pour les civils, ou du moment où il est justifié pour une mission de défendre son mandat par la force.
Par exemple, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), lorsque certains groupes de l’ex-Seleka ont menacé de marcher sur Bambari (la deuxième métropole du pays), la mission a décidé que son mandat de protection des civils (PdC) signifiait qu’elle pouvait fixer des « lignes rouges » , au-delà desquelles les groupes armés seraient confrontés au recours à la force. Lorsque certains rebelles ont franchi ces lignes rouges, la mission a justifié les frappes aériennes en invoquant la protection des civils.
Une opération de paix des Nations unies ne doit pas être partie au conflit, et le Comité international de la Croix-Rouge, qui agit en tant que gardien du droit humanitaire international, a clairement indiqué que les frappes aériennes auraient compromis le statut de la mission sans les avertissements spécifiques donnés que c’était la manière dont nous interpréterions notre mandat de PdC.
Il était important que la MINUSCA réfléchisse aux implications et aux conséquences de ces frappes aériennes. Ces questions d’interprétation peuvent surgir lors d’une situation de crise et un chef de mission peut avoir peu de temps pour décider de ce qu’il peut faire. Il est donc essentiel d’avoir une bonne compréhension des limites et de savoir jusqu’où ces limites peuvent être repoussées.
Diane Corner, RSSG adjoint, MINUSCA, 2014-17